Vers un nouveau paradigme ancré dans les pratiques d’économie solidaire : le délibéralisme*
Working paper CIRIEC No. 2019/16
Eric Dacheux, Daniel Goujon, 2019
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Resumo :
L’Agenda 2030 pour le développement durable reconnaît que le modèle de recherche de croissance infinie sur une planète finie n’est plus tenable. Aujourd’hui, de nombreux universitaires étudient de nouvelles voies de recherche. Nous nous situons dans cette perspective alternative comme en témoigne notre dernier livre, consacré à la théorisation de l’économie sociale et solidaire (ESS) publié en 2017 sous le titre Principes d’Économie Solidaire.
La conclusion de notre livre était qu’un changement radical de la représentation actuelle de l’économie est une condition nécessaire pour sortir de l’impasse conceptuelle actuelle.
Notre approche de l’économie – pour laquelle nous avons inventé le nouveau terme de délibéralisme – est radicalement différente de la présentation libérale orthodoxe. Elle découle de ce que nous considérons comme un principe de base : la meilleure façon d’allouer les ressources dans une société démocratique ne repose pas sur la « main invisible » censée gouverner les marchés, mais plutôt sur un consensus délibératif atteint par toutes les parties concernées. Cette conclusion résulte de l’étude des expériences du secteur de l’ESS.
Pour nous, l’ESS possède quatre caractéristiques :
La nécessité d’une action politique active et militante en faveur de la solidarité mondiale par opposition à la globalisation économique (Utting, 2017 ; Kawano, 2012).
Une multitude d’activités économiques qui revitalisent des espaces locaux libérés des mécanismes d’offre et de demande et de la spéculation monétaire (Laville, 2010 ; Monzón et Chaves, 2017).
Un projet global de société : une utopie porteuse d’espoir à la recherche d’une société plus juste en vue d’élargir la démocratie et de la doter de plus de substance.
Un nouveau modèle théorique dans une société de la connaissance en construction, qui montre que la meilleure façon de redistribuer les ressources ne repose pas sur le marché mais sur la délibération.
Fontes :
Université de Liège