Le community land trust, un modèle pour l’accession sociale à la propriété dans les villes globales ? Etude de cas du Cooper Square à New York
Thèse Master 2 Aménagement, urbanisme et durabilité des territoires Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Vincent Le Rouzic, 2014
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Resumo :
Introduit récemment dans la législation française sous le nom d’organisme de foncier solidaire (article 184 de la loi ALUR), le community land trust (CLT) est de plus en plus souvent présenté comme un « modèle inspirant » (Attard, 2012) en matière d’accession sociale à la propriété. Essentiellement présent aux Etats-Unis dans des espaces ruraux et des villes de second rang, nous souhaitons nous interroger sur la circulation du modèle, son unicité et sa pertinence dans les villes globales telles que définies par Sassen (1991) où les prix fonciers et immobiliers sont les plus élevés de par leur attractivité internationale. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’étudier une expérience située en plein cœur de l’Île de Manhattan à New York : notre étude de cas porte ainsi sur le community land trust très singulier du quartier Cooper Square, situé dans le Lower East Side, dont le portefeuille d’actifs immobiliers est composé de 328 logements répartis dans 21 immeubles.
Pour mener à bien notre enquête, nous avons choisi d’adopter une méthodologie de recherche fondée sur une démarche qualitative à travers des entretiens semi-directifs avec les porteurs du projet Cooper Square. Nous avons également eu recours à l’observation participante au sein de différentes réunions publiques à New York et lors de la conférence annuelle du National Community Land Trust Network à Cleveland nous permettant par une analyse de discours de retracer la généalogie de ce mouvement, et d’en questionner l’unicité en termes de valeurs, de références idéologiques et de pratiques. Ce travail est également complété par l’étude d’une documentation abondante d’archives sur l’histoire de l’expérience new-yorkaise et de documents juridiques permettant de comprendre le montage de cette opération.
A la faveur de ce mémoire, nous démontrerons donc que de par ses différentes filiations idéologiques et politiques, le community land trust est né par expériences inductives successives qui font de lui un acteur de l’habitat social à part entière dont le périmètre d’action est à géométrie variable (I). Nous développerons ensuite ce qui constitue selon nous les fondements structurels du modèle classique du CLT (II) qui peuvent cependant faire l’objet de réappropriations locales très singulières : notre étude de cas du Cooper Square illustre bien à la fois la grande souplesse du CLT et ses limites en termes de modèle économique dans une ville globale comme New York (III).
Fontes :
fondationpalladio.fr