Occupant, résistant, produisant… L’expérience des entreprises occupées et gérées par leurs travailleurs

CARRÉ ROUGE N° 35 / MARS 2006

AA.VV., mars 2006

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Résumé :

Le processus d’occupation et de récupération d’entreprises en Argentine a été un phénomène profondément lié à la révolte de la fin 2001, l’ « argentinazo ». Il est vrai que quelques entre- prises furent récupérées et gérées avant l’explosion populaire, mais elles représentèrent soit une exception, soit le prélude des évènements sociaux et politiques déclenchés le 19 et le 20 décembre.

Ce phénomène a été le produit de la convergence de plusieurs facteurs : une crise économique historique, caractérisée par une récession de plus de trois ans, l’épuisement de la parité des changes et la fuite de capitaux qui l’accompagna, traversée par un endettement étatique et privé qui les avait laissés dans un état d’insolvabilité, quand la renégociation de cette soi-disant dette se révéla impossible ; et d’une crise de caractère politique,caractérisée par la perte de légitimité de toutes les institutions du régime de domination et des partis politiques comme l UCR (parti radical) et dans, une moindre mesure, le Parti justicia- liste (parti péroniste), piliers du système biparti qui s’installa avec la fin de la dictature en 1983. Il s’agissait donc d’une crise historique et globale, du type de celle que le penseur socia- liste italien Antonio GRAMSCI a appelée « crise organique », exprimant l’incapacité des classes dominantes à conserver la vieille hégémonie qu’elles exerçaient sur le reste des groupes subordonnés.

Sources :

carre-rouge.org